Généalogie des MaLiBeLe
Les ancêtres ont fait ce que nous sommes. Mieux les connaître, c'est donc mieux nous connaître.
La citation du jour
Si l'on avait la généalogie exacte et vraie de chaque famille, il est plus que vraisemblable qu'aucun homme ne serait estimé ni méprisé à l'occasion de sa naissance.  (? )
La réflexion du jour
Pleurer sur son sort est le meilleur moyen de ne pas se prendre en charge.
Activités
bénévole - geek - cycliste (cyclotouriste) - généalogiste - photographe - collectionneur - écrivain - enseignant - Diverses informations
Les mots clés
Le monde de l’astronomie * le monde des associations * le monde agricole * le monde du langage * le monde de l’école * Le monde des sciences et de la vie
Lorand

Site personnel de Roland Bouat. Pour les curieux : Lorand est un anagramme de Roland.

Il a gelé si fort...

Mots clés : généalogiste , Histoire et histoires

samedi 10 janvier 2015


L’acte original

Transcription

Merci à Gisèle LAMETH pour cette transcription que je reportais depuis un peu trop longtemps.

En cette année mil sept cent neuf, tous les premiers jours furent une pluye continuelle qui continua jusqu’au jour des roys qui étoient le dimanche jusque sur les neuf heures et demyes du mattin, que le temps se changea en une si violente gelée qu’au sortir des grandes messes paroissialles, ceux qui avoient porté leurs manteaux pour de la pluye en y allant n’en eurent plus besoin en s’en retournant que pour s’enveloper pour se garantir du froid qui fût si grand tout a coups que tout portoit. Cette gelée dura jusqu’au vingt deux janvier et si violemment que les bleds furent entierement gelée de sorte que la moisson suivante, on en a point du tout ramassé, ce qui a causé une si grande chereté qu’au mois de juillet de la même année mil sept cent neuf le froment a monté jusqu’à six francs le boisseau de Moutiers-Saint-Jean, l’orge jusqu’à trois livres cinq sols le même boisseau et l’avenne jusqu’a cinquante cinq sols le même boisseau, encor n’en pouvoit on trouver à acheter. Plusieurs personnes voulurent semer du froment ordinaire au mois de feuvrier et de mars pour recueillir de la semence. Ces bleds sont bien venus en herbes mais ils n’ont rien produit, de sorte qu’on a été obligé de semer des bleds vieux qui sont assés bien levés pour la pluspart, y en ayant qui ne sont pas bien venus surtout les conleaux ( ?) dont le seigle n’est point venu du tout mais seulement le froment y étoit. Tous les noyers ont été tellement gelés qu’ils sont tous morts, à la réserve de quelque jeunnes d’environ huit a dix et quinze ans qui paroissent pour la pluspart n’estre pas entierement morts. Les poiriers, pruniers et une grande quantité de pommiers entierement morts, les vignes entierement gelée en sorte qu’il les falu couper par le pied, comme on a arraché les noyers, poiriers, pruniers et la plus grande partye des pommiers. Cette gelée qui fût suivie de deux autres qui durerent chacune huit jours et dont la derniere commença le lundy avant le jour onzieme mars ont tellement endomagé touts les biens de la terre qu’on a recuilly ny bleds ny vin, ny noix ny poires, ny pommes, ny glans, ny fainne, ny aucuns fruits que ce soit, sinon quelques pommes par cy par la qui ne vaut pas la peinne d’en parler. La provence et le languedocque ont produit quelque peu de vin, comme la Bretagne un peu de bled. Il est mort beaucoup de monde ... mort par nécessité et sur tout dans les pays de vingnoble. La moisson arrivée, tout le monde presque a été réduit au pain d’orge et beaucoup a celuy d’avene pure, jusqu’a la maison de monsieur l’abbé de Chandenier abbé de Moutier-Saint-Jean ou on a été réduit a mettre moytié orge et moytié bled a la réserve du pain qu’on faisoit pour luy seul quoy que ce soit une maison bien économisé et ou il n’y a aucune prodigalité que les abondantes charités de ce sr abbé qui a distribué trois jours de chaque semaines des mois de may, juin, juillet de la souppe aux pauvres des villages des environs de Moustier-Saint-Jean, dépendantes de la dite abbaye, une portion a chaque pauvre, la portion faisant une grande écuellée et demye. Le nombre des pauvres étoit si grand que chaque distribution par jour montoit jusqu’a sept cent cinquente portions, sans comprendre les pauvres des lieux éloignés comme Villiers les eaux, ....., et Thisy aux quels il faisoit distribuer du pain ou du bled ou de la farinne, non plus que son hôpital qui êtoit toujours extraordinairement employé au dela d’une fois plus que l’ordinaire. Il faut remarquer que lorsqu’on a apperçut que les bleds êtoient gelés on se détermina a semer de l’orge et de l’avenne en leur places qui sont bien venus dans les endroits qu’on a labourés comme les caresmes ordinaires, mais ceux qui se sont contentés de semer sur la terre sans l’avoir labourée auparavant, se contentant d’hercer seulment, il n’y est venu que des mauvaises herbes. En un mot, pour tout dire, on a été réduit a ne manger que du pain d’orge ou d’avenne et a boire de l’eau, à la réserve des gros et puissants seigneurs et bourgeois qui se sont trouvés en petit nombre.


Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions’inscriremot de passe oublié ?