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Des SS à Gramat le 11 mai 1944

Mots clés : 46-Gramat , Histoire et histoires

vendredi 30 mai 2014 , par Roland


Avertissement : cet article a été publié par la Vie Quercynoise le 23 mai 2014. Tant qu’il est resté accessible en ligne, il n’était qu’une redirection vers l’article lui-même publié sur la toile à cette adresse : http://www.laviequercynoise.fr/11-mai-1944-des-s-s-a-gramat-35590.html


Sur la route de Figeac, à droite avant les chemins vicinaux qui conduisent à Janoutou et au Bouyé, nous trouvons une stèle sur laquelle sont inscrites les phrases suivantes  : « â€¯Le 11 mai 1944, ce terrain a été souillé par les hordes nazies et SS. Rassemblés tous les hommes de Gramat ont failli subir le sort des cités martyres voisines. Gramat s’est sauvé lui-même… il n’y avait pas de traître dans ses rangs. Gramatois, n’oublie jamais  ». À noter que tous les ans, une gerbe est déposée devant cette stèle lors des cérémonies de commémoration du 8 mai 1945.

À l’angle de la place de la Halle, côté rue Notre-Dame, une stèle est apposée sur l’un des piliers. On peut y lire « â€¯Ã€ Gramat où ils avaient trouvé refuge, aide et amitié, onze Français juifs hommes femmes et enfants membres des familles Fisbin, Goldstein, Scherman et Zysman, furent capturés le 11 mars 1944 par les SS de la Division Das Reich. Torturés, déportés et exterminés à Auschwitz. Que ne soient jamais oubliées leur mémoire et celle des habitants de la région de Gramat qui ont sauvé les survivants  ».

Ces deux monuments nous invitent à garder en mémoire les actions de la sinistre division Dach Reich cantonnée dans la région de Montauban et chargée des représailles les 10, 11, et 12 mai 1944 sur tout le nord-est du Lot. Ainsi à Gramat, le 11 mai 1944, les hommes valides de Gramat furent arrêtés et rassemblés dans un pré route de Figeac.

L’historique de la journée

Plusieurs détails de cette journée du 11 mai 1944 sont donnés dans l’ouvrage « â€¯Gramat Printemps 44 – Témoignages  » rédigé par Laurent Elias et Jean-Claude Coustou. M. Elias, aujourd’hui disparu, indique que les hommes valides arrêtés furent rassemblés place de la République dès 7 h 30 du matin. Ils furent ensuite conduits sous bonne escorte dans un pré route de Figeac. Lorsque le rassemblement dans le pré fut terminé, les soldats allemands, épaulés par un traducteur français, demandèrent par deux fois aux juifs de se séparer du groupe. Aucune réponse ne fut donnée. Les Allemands procédèrent alors à la vérification des identités. 18 juifs furent identifiés et séparés du groupe. Alors que les hommes étaient rassemblés, les Allemands procédèrent à la fouille de maisons de Gramat. Les réfractaires du STO étaient particulièrement recherchés. Certains d’entre eux, comme Louis Coustou, échappèrent in extremis aux griffes de l’occupant allemand. Cette fouille systématique ne donna aucun résultat et les Allemands n’eurent aucun motif de sanction vis-à-vis de la population gramatoise.

En fin d’après-midi, après une nouvelle et dernière vérification d’identité, les hommes furent libérés. Trois d’entre eux furent embarqués mais ils furent relâchés quelques heures après. Le sort réservé aux juifs fut tout à fait différent. M. Elias précise que ces derniers subirent de nombreuses humiliations de la part des SS qui leur infligèrent une course harassante le long du pré. Ceux qui ne purent résister étaient mis de côté avec l’obligation de porter de lourdes pierres sous les coups de crosses des Allemands jusqu’à épuisement total. En fin de journée, tous les juifs prirent un chemin sans retour via Figeac. Des opérations de représailles identiques à celles qui furent perpétrées à Gramat se déroulèrent le même jour et le lendemain 12 mai dans la région de Figeac/Bagnac/Latronquière/Sousceyrac/Lacapelle. 800 hommes et femmes environ furent déportés dont 540 pour la seule ville de Figeac (le 12 mai). 145 d’entre elles et d’entre eux ne revinrent jamais. Rappelons enfin, que les SS revinrent à Gramat, le 8 juin pour commettre l’horrible massacre de Gabaudet au cours duquel 4 civils, 3 inconnus et 22 volontaires FFI furent victimes de la barbarie nazie et où 80 résistants furent capturés et déportés. Ces actions précédèrent les pendaisons de Tulle (9 juin 1944) et le massacre d’Oradour sur Glane, le 10 juin 1944.

La ville de Figeac commémora le 12 mai 2014 le 70e anniversaire de la rafle du 12 mai 1944 en présence du secrétaire d’État chargé des anciens combattants M. K. Arif. L’on retiendra de cette commémoration, les mots du président Malvy que l’on peut appliquer aussi aux événements du 11 mai 1944 qui se sont déroulés à Gramat. Mots qui nous invitent à un absolu devoir de mémoire et à un plaidoyer pour une Europe unie.

Roland Puech


Voir en ligne : L’article original dans le journal "la Vie Quercynoise" publiée le 28 mai 2014


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