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Site personnel de Roland Bouat. Pour les curieux : Lorand est un anagramme de Roland.

Rocamadour

Mots clés : villes et villages , 46-Rocamadour , généalogiste , Lot (46)

samedi 20 avril 2013 , par Roland


"Lous oustals sul riou, las gleysos sus oustals, lous rocs sus las gleysos, lou costel sus lous rocs." Il paraît, d’après Ernest Rupin ("Rocamadour, étude historique et archéologique", 1904), que c’est ainsi que les amadouriens (les habitants de Rocamadour) décrivaient leur village de moins de 400 âmes à l’époque.

Qui n’a jamais entendu parler de ce village aux maisons sur la rivière, aux églises sur les maisons, aux rochers sur les églises, au château sur les rochers ? Qui ne connaît pas cet illustre village accroché à sa falaise et son pèlerinage créé de toutes pièces ? Qui n’a jamais entendu cette chanson erronée faisant allusion à une grotte inexistante ? Mais qui connaît les environs de Rocamadour ? Qui connaît le hameau de Lafage par exemple, ce minuscule village caché au bout de sa route ? Pourtant, c’est le berceau depuis le 16ème siècle de ma famille maternelle. C’est là que j’ai découvert la beauté de la nature en y passant mes premières vacances loin de mes parents. C’est là que j’ai eu mon premier étonnement face aux expressions populaires. C’était le gardien-guide du château qui annonçait sur les remparts cette "rivière de l’Alzou qui coule à sec dans la vallée." Je me suis longtemps demandé comment une rivière pouvait sans eau...

La commune de Rocamadour a moins de mille habitants. Pourtant au Moyen-Âge, c’était, paraît-il, plus de vingt mille personnes qui vivaient sur la commune ! J’ai relu ma source tellement cela me paraît incroyable ! Mais où logeaient-ils tous ces gens ? Je pense néanmoins que l’auteur a confondu les habitants et les pèlerinages car j’ai retrouvé chez d’autres auteurs ce nombre de pèlerins.

Je ne vais pas faire une monographie de plus sur Rocamadour. Il y a des auteurs bien plus compétents qui ont fait ça depuis longtemps (ou d’autres qui le font encore). Tout ce que je peux dire ici, c’est que Rocamadour a environ mille ans. Bien sûr, certains vous parleront de saint Amadour, de cet ermite qui vivait peut-être au premier siècle après Jésus-Christ mais c’est toujours une hypothèse toujours controversée. Certains des opposants les plus virulents vont jusqu’à dire que cet Amadour n’a jamais existé et que ce n’était sans doute qu’un ermite solitaire. Les partisans les plus convaincus oublieront qu’il y a une bonne part de légende et vous diront qu’on a retrouvé son corps en 1166 parfaitement conservé.

Mais quelle est la vérité ? Il semble que les partisans des deux autres théories qui ont un temps régné, aient à peu près abandonné la partie. L’une prétendait qu’il s’agissait de Zachée mais ce Saint vivait dans l’Indre à Levroux (ce sont ses actions efficaces contre la lèpre qui auraient donné son nom à cette ville). Une autre hypothèse, plutôt abandonnée elle aussi, fait allusion à Saint-Amateur, l’évêque d’Auxerre mais il a été inhumé dans sa ville.

Mon but est autre : celui d’amener mes lecteurs à être simplement prudent sur les origines d’un lieu. Pour le site remarquable de Rocamadour, sur lequel ont porté de très nombreuses études, subsistent toujours des doutes . Alors, imaginez avec un site peu connu, cas le plus fréquent. Son histoire racontée par un amateur passionné va être encore plus difficile à vérifier. Et de toutes façons, il ne faut pas oublier que les interprétations évoluent : même les historiens font des progrès dans leurs démarches d’investigation, la science elle aussi avance et permet de faire de nouvelles découvertes. Quand on sait que même en sciences, il existe toujours un doute même sur les certitudes les plus ancrées.

C’est d’ailleurs mon passé scientifique et toutes les évolutions des théories qui font que j’ai retenu comme adage personnel, comme slogan individuel cette phrase lue quelque part lorsque j’avais une douzaine d’années : "le doute est ma seule certitude." Dernier exemple... J’ai rencontré, un jour, un historien qui m’a dit que l’origine du nom de ma commune "Carennac, venait de la forme en carène des coques de bateaux parce que les anciens toits de Carennac avaient cette forme." J’ai fini par trouver un toit avec cette forme et j’ai réussi à en prendre des photos avant sa démolition : la charpente était faite de planches assemblées sans poutre ! Mais est-ce pour autant l’origine du nom de Carennac ? je n’en sais rien.