Généalogie des MaLiBeLe
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Pas d'harmonie sans l'ordre, pas d'ordre sans la paix, pas de paix sans la liberté, pas de liberté sans la justice.  (Léon Bourgeois)
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Site personnel de Roland Bouat. Pour les curieux : Lorand est un anagramme de Roland.

Broche le hameau de mon enfance

Mots clés : 46-Broche , villes et villages , généalogiste , 46-Carennac

mardi 3 juin 2014 , par Roland


Quand l’enfance ne prédestine en rien à devenir un peu geek ou un peu généalogiste... Il reste que s’intéresser à la vie des ancêtres, c’est aussi apprendre à regarder la sienne en regardant en arrière vers les souvenirs. Ainsi, Roland commence à reconstruire ses souvenirs les plus lointains.

C’est le hameau de toute mon enfance. Pourtant, je suis né dans un tout petit village, même pas une commune, tout proche. Mes parents ont ensuite habités tout près de Gramat, la "capitale" du causse du même nom où mon frère a vu le jour deux ans après moi.

En 1956, l’année du "grand gel", la famille s’est installée dans la maison dont elle héritait ici, à Broche. Pas d’eau courante (elle n’arrivera qu’après mes quinze ans), pas de chauffage si ce n’est une vaste cheminée quercynoise, pas de toilette dans la maison mais dans une vague cabane brinquebalante derrière l’étable, une grande pièce qui servait à la fois de cuisine, de salle à manger et de salon (mais ce mot ne devait guère avoir de sens). Mon père retrouvait le travail de ses origines et de celui de tous ses ancêtres ; paysan. C’est à dire un éleveur de moutons et quelques hectares de terre aride à cultiver.

Pour tirer la charrue, l’étable hébergeait une paire de bœufs que mon père a lui-même dressés. Il y avait aussi deux vaches histoire d’avoir un peu de lait. Et oui, nous vivions en autarcie, un peu isolés du reste du monde, sans voiture, sans téléphone et donc sans télévision.

Pour compléter notre alimentation, nous cultivions un jardin tout de terre rouge, compacte, raide comme de la pierre en période de sécheresse et collante comme de la glaise lorsqu’il pleuvait. la terre que mon père labourait était la même mais les bœufs puissants tractaient la charrue que mon père tentait de faire pénétrer dans ce sol quand les rochers ne l’en extrayaient pas. J’ai donc appris très tôt à marcher droit, au propre sens du terme, l’aiguillon sur l’épaule, suivi par les bœufs obéissants et confiants dans le petit bout de bonhomme que j’étais.

Je me souviens aussi avoir appris très tôt le coup de poignet nécessaire au retournement du seau qui pendait dans la citerne au bout de la corde fermement maintenue. Le plus difficile pour mes bras de dix ans était la remontée du seau que je ne laissais jamais remplir complètement afin d’avoir suffisamment de force pour lui faire franchir la margelle de pierre qui atteignait ma poitrine d’enfant des champs.

Les souvenirs affluent à ces évocations, souvenirs d’une vie difficile mais que nous appréciions parce que nous n’en connaissions pas d’autre, souvenirs de tâches et d’activités maintenant presque oubliées et qui font presque partie du patrimoine à protéger, souvenirs d’apprentissage très tôt de la liberté en même temps que des contraintes...