Généalogie des MaLiBeLe
Les ancêtres ont fait ce que nous sommes. Mieux les connaître, c'est donc mieux nous connaître.
La citation du jour
Souvent la parole coupe davantage que le sabre.  (Anton Pann )
La réflexion du jour
Grimper l'échelle sociale n'est pas une escalade passionnante même si c'est celle des ambitieux ; il vaut mieux être soi-même.
Activités
bénévole - geek - cycliste (cyclotouriste) - généalogiste - photographe - collectionneur - écrivain - enseignant - Diverses informations
Les mots clés
Le monde de l’astronomie * le monde des associations * le monde agricole * le monde du langage * le monde de l’école * Le monde des sciences et de la vie
Lorand

Site personnel de Roland Bouat. Pour les curieux : Lorand est un anagramme de Roland.

Les vieux métiers

V comme Vigneron

Mots clés : généalogiste , vieux métiers , challengeAZ-2013

jeudi 25 avril 2013 , par Roland


Parmi les ancêtres des MaLiBeLe MaLiBeLe La généalogie telle que je la vois à travers l’arbre généalogique de mes petits enfants. , les professions témoignent de l’origine sociale plutôt basse des ancêtres. Pour la plupart, ils sont vignerons en Loir-et-Cher, laboureurs dans le Lot et en Saône-et-Loire. Je suis donc un fils de paysan, profession que revendiquait mon père qui était exploitant agricole. Toutefois, comme dans toutes les familles de nombreuses autres professions existent : manouvrier, tisserand, sabotier, maçon, ... Peu de professions exotiques ou au nom inconnu. Elles sont toutes attribuées aux hommes et les femmes sont presque toujours déclarées sans profession (très rarement ménagère mais j’ai rencontré une fois la profession "accoucheuse"). Afin de mieux connaître les conditions de travail autrefois, j’ai entrepris quelques recherches comme font tous les généalogistes amateurs je suppose.

Mais j’ai appris qu’il y avait de savantes différences entre les professions selon l’époque : un manouvrier ne possédait que ses bras alors qu’un laboureur avait une charrue et un animal de trait (quelquefois plusieurs). Pour moi, la plus grosse surprise fut la différence entre viticulteur, profession que je sais maintenant relativement "moderne" et vigneron, profession quasi disparue de nos jours : le viticulteur cultive la vigne alors que le vigneron est un viticulteur qui va jusqu’à produire son vin. Et puis, il y a toujours eu des professions dérivées mais je les soupçonne plutôt occasionnelle et saisonnière) : "pressureur" dans la vallée du Loir (c’est celui qui presse le raisin ou les pommes), "roubinétaïré" dans le lot (c’est celui qui fabrique les robinets des tonneaux - ce mot occitan est écrit ici "à la française"). J’ai découvert aussi, parmi les témoins d’un mariage, un "appointeur" (son travail consistait à "appointer" les piquets d’acacia, de châtaignier ou de chêne pour les transformer en échalas (les piquets qui supportent les branches de la vigne).

Mais un vigneron faisait tout, parcourant toutes les étapes durant une rotation de la Terre autour du soleil et recommençant l’année suivante.

En hiver, il restait à la ferme et préparait soit les échalas ("appointeur" ?) soit les tonneaux, comportes (bassin en bois pour le transport des grappes), paniers en osier, ...

Au printemps, il sortait dans sa vigne et taillait, labourait souvent à la pioche (1 à 2 ha par homme environ), plantait et replantait quelques milliers d’échalas, effectuait un premier binage, ... (agriculteur ?)

En été, il effectuait un nouveau binage, veillait sur sa parcelle ou celle dont il avait la charge (presque toujours ce dernier cas dans la vallée du Loir) contre les animaux mais aussi les risques météorologiques (l’orage bien sûr mais il devait être bien démuni, mais aussi le ruissellement en creusant des rigoles, remises en état après le passage du vent, ...)... Il était alors garde-vigne, une autre profession rencontrée dans la vallée du Loir (très proche à quelques kilomètres plus au sud, j’ai aussi découvert la profession de garde-bois).

En automne, venait enfin les vendanges puis la vinification. Les vendanges étaient semble-t-il souvent l’occasion de fêtes familiales ou de voisinage (entraide ?) et de "faire ripailles". Un peu comme le battage d’autrefois, ce dernier travail que j’ai connu et vécu à Rocamadour : j’y avais ma place sur la batteuse (j’étais écarteur : je coupais le lien de la gerbe de la main gauche et étalait, écartait les tiges de blé de la main droite en allant de droite à gauche). Nous terminions tous les soirs la journée souvent harassante par des repas quasi pantagruéliques. Il est étonnant que j’ai oublié aussi facilement, le bruit, la poussière, la pénibilité pour ne me souvenir que des moments de bonheur...

C’était peut-être "le bon temps" mais ces temps étaient durs.